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saires, Jeaurat, Cousin, général Meusnicr et Legendre. Nous le reproduisons textuellement.

Nous, Commissaires nommés par l’Académie, avons examiné une machine destinée à s’élever dans l’air ou à s’y mouvoir suivant une direction quelconque, par un procédé mécanique et sans aucune impulsion initiale. Cette machine, imaginée par MM. Launoy et Bienvenu, est une espèce d’arc que l’on bande en faisant faire à sa corde quelques révolutions autour de la flèche qui est en même temps l’axe de la machine. La partie supérieure de cet axe porte deux ailes inclinées en sens contraire, et qui se meuvent rapidement, lorsqu’après avoir bandé l’arc, on le retient vers son milieu. La partie inférieure de la machine est garnie de deux ailes semblables qui se meuvent en même temps que l’axe et qui tournent en sens contraire des ailes supérieures.

L’effet de cette machine est très simple. Lorsqu’après avoir bandé le ressort et mis l’axe dans la situation où l’on veut qu’il se meuve, dans la situation verticale, par exemple, on a abandonné la machine a elle-même, l’action du ressort fait tourner rapidement les deux ailes supérieures dans un sens, et les deux ailes inférieures en sens contraire ; ces ailes étant disposées de manière que les percussions horizontales de l’air se détruisent et que les percussions verticales conspirent à élever la machine. Elle s’élève en effet et retombe ensuite par son propre poids.

Tel a été le succès du petit modèle du poids de trois onces, que MM. Launoy et Bienvenu ont soumis au jugement de l’Académie. Nous ne doutons pas qu’en mettant plus de précision dans l’exécution de cette machine, on ne parvienne facilement à en construire de plus grandes, et à les élever plus haut et plus longtemps ; mais les limites en ce genre ne peuvent