Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rigide qui sert de colonne vertébrale à l’appareil. Le mécanisme des battements des ailes est disposé au-dessus d’un volant régulateur. À la partie postérieure est une queue régulatrice formée par une longue plume de paon, que l’on peut incliner vers le haut, le bas ou par le côté, et que l’on peut aussi charger de cire, de façon à amener le centre de gravité de tout l’appareil au point convenable.

Les gauchissements des ailes sont obtenus par la mobilité du voile de l’aile et de petits doigts qui le supportent autour d’une grande nervure. Un petit tenseur en caoutchouc part de l’angle intéro-postérieur de la surface de l’aile, et vient s’attacher d’autre part vers le milieu de la tige centrale de l’appareil.

Cet appareil fut présenté le 20 juin 1872 à la Société de navigation aérienne. Quand le caoutchouc était bien tendu, on abandonnait le système à lui-même, les ailes battaient, et l’oiseau artificiel franchissait la salle des séances, de 7 mètres de longueur, en s’élevant d’une façon continue par un vol accéléré, suivant une rampe de 15 à 20 degrés. En espace libre, l’oiseau artificiel d’Alphonse Pénaud parcourait 12 à 15 mètres et parvenait à 2 mètres environ au point le plus haut de sa course.

MM. le docteur Hureau de Villeneuve, Jobert, Gauchot, Crocé-Spinelli, et d’autres expérimentateurs exécutèrent des petits appareils du même genre. Un peu plus tard la question fut reprise avec une grande ardeur par M. Victor Tatin, qui ne construisit pas seulement de petits oiseaux à ressorts de caout-