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rais le prix du bien que je sacrifie, et le peu que je vaux moi-même. Qu’Halina me dise seulement : Je suis contente de vous.

Halina jeta sur lui un regard expressif en disant :

— Alexandre Sobieski l’est-il ?

— Oui, répondit le jeune prince, je suis content de moi. Dans la crainte que cette espèce d’enthousiasme, très-héroïque en vérité, qui m’anime encore, ne se dissipe trop promptement, je vais, pour l’entretenir, vous raconter tout ce qui s’est passé depuis que je vous ai quittée.

En disant cela, il s’assit près d’Halina, Théodoric s’était placé de l’autre côté en retenant une des mains d’Halina dans les siennes.

— Il me serait difficile, dit Alexandre Sobieski, de vous exprimer tout ce que je ressentis en vous écoutant lors de notre dernier entretien. Votre air, votre discours, la noblesse de vos sentiments, la franchise de votre aveu, en détruisant mes espérances, en affligeant mon cœur, le rappelaient