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produit tous les brugnoniers de nos vergers ? Pour m’assurer si ces mélanges réussiraient dans des espèces un peu éloignées, je me suis avisé d’exposer des tulipes tardives à l’influence fécondante des lys. J’ai ôté aux tulipes leurs étamines, leurs parties mâles, et je ne leur ai laissé que la partie femelle, le pistil. Si les germes qu’il renferme se vivifient, ce ne pourra être que des faits du lys. Je les sèmerai; que sait-on si dans le temps je n’aurai pas quelque plante qui tienne et de la tulipe et du lys; que sait-on si je ne verrai pas naître, par exemple, une impériale. Ces idées et bien d’autres semblables peuvent ne pas réussir. Sauf cent expériences de cette nature, à peine une ou deux vont à leur but: mais vous convenez que c’est beaucoup, et que, par ces sortes