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bien et celui des autres. Songez que sortir de ces bornes, c’est manquer à la société, c’est se rendre indigne de l’estime et de la considération de ses concitoyens; c’est s’exposer à jeter de l’amertume sur tout le cours de sa vie ». Sanfrein, avec un caractère indomptable, avait un esprit droit, il sentit toute l’importance d’une telle leçon, entra parfaitement dans les vues de son maître, prit une ferme résolution de suivre en tout des avis si sages, et médita longtemps sur le genre de vie qu’il devait embrasser. Il avait un frère qui, en vertu de la sublime qualité d’aîné, s’était emparé de tout le bien qu’il aurait dû partager, et laissait à Sanfrein une pension très modique. Celui-ci crut que l’Église pourrait réparer l’injustice de la loi. Il se mit sur la voie