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être rien, mais on croit aisément ce qu’on désire, et il n’en fallait pas davantage pour consoler ces Amants persécutés. Ce fut dans ces circonstances que Sanfrein vint se passionner pour Cécile, et qu’à cette occasion Monsieur de la Prime-heure harangua sa fille, qui, sans lui faire aucune réponse, s’en était allée pleurer à son aise dans son appartement. Des Amants s’écrivent pour un moindre sujet : Cécile, désolée, prit la plume et écrivit ces lignes. L’auriez vous cru, Dinville ; j’ai eu le malheur de plaire à Sanfrein. Il s’est expliqué à mon père, qui lui a donné sa parole ; et peut-être ma mère ne tardera pas à lui donner la sienne. Ce qui vous est acquis par votre amour et le mien, est sur le point de passer à u autre. Ainsi tandis que nous nous