Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/80

Cette page n’a pas encore été corrigée

jeunesse ils s’aimèrent. Les deux maisons avaient à peu près une fortune égale ; on ne désapprouva point cette inclination naissante, on lui laissa un libre cours, dans la suite même, on semblait la favoriser et s’en applaudir.

Dinville sortit de la maison paternelle, pour aller étudier en Droit, et dès lors il donna des marques d’une sagesse solide et d’un caractère formé. Il ne se refusa point aux plaisirs, mais jamais il ne se laissa entraîner au libertinage. Il tira parti de trois ans d’études si infructueuses pour tant d’autres. Les grâces étudiées et souvent si attrayantes des femmes qui l’environnaient, ne lui firent point oublier les grâces naturelles et naïves de Cécile absente ; il retourna au village aussi passionné qu’il en était sorti. Depuis ayant continué ses travaux avec succès, il était