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huit ans. Son maître en le congédiant, voulut encore le haranguer. « Je crois, lui dit-il, vous avoir inspiré trop d’attachement à l’honneur et à la probité, pour que vous puissiez jamais descendre à aucune bassesse. Mais cela ne suffit pas à la société; elle exige encore qu’on se soumette à des règles de décence, de modération et de sagesse, qui, pour être moins essentielles que ce qu’on appelle devoirs, n’en ont guerre moins d’influence. Ce joug paraîtra dur à votre esprit d’indépendance, mais il s’adoucira insensiblement et pèsera plus, si, pendant quelque temps, vous vous y soumettez avec courage. Songez que vous allez vivre avec des hommes qui ont les mêmes passions que vous, et le même droit à les satisfaire. Songez qu’ils y ont mis des bornes, pour votre