Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/75

Cette page n’a pas encore été corrigée

sans cesse. Elle s’écriait souvent, Dinville, mon cher Dinville ; et, quand elle prononçait ce nom, la voix était plus touchante ; ses yeux devenaient plus languissants ; et ses larmes coulaient plus abondamment. Notre tendresse est toujours mêlée de je ne sais quelle dureté ; je gage qu’il n’est point de lecteur, qui ne fût charmé d’occasionner de semblables troubles, et de faire couler de telles pleurs. Mais quel était ce Dinville ? À deux lieux du logis de Monsieur de la Prime-heure, reclus dans une assez belle terre et ignoré de tout le genre humain, vivait un vieux Gentilhomme appelé Durieul. Il avait un fils qu’il aimait comme soi-même, et beaucoup d’argent qu’il aimait par dessus toutes choses. Nous voyons quelquefois de grands hommes soumis à l’avarice, le plus rampant de