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sez Sanfrein, poursuivit-il, c’est l’époux que je vous destine. Il est riche, et fort au-delà de ce que nous avions lieu d’espérer. Quoiqu’il soit d’un certain âge, il n’est point encore sur le retour. Sans être bel homme, il n’a rien de désagréable ; vous n’en pouvez disconvenir. Il est un peu singulier et peut-être capricieux, mais cela se passera dans le ménage. Vous avez de l’esprit et de la douceur, vous en ferez ce que vous vous voudrez. Au fond, c’est de quoi faire le meilleur des maris. Ne pensez-vous pas comme moi, ma fille ? Oui sans doute. Je serais fâché de gêner en rien votre inclination : je suis un trop bon père ; mais vous êtes , ma fille, bien née, vous savez ce que vous dicte le devoir. Quand vous n’auriez aucun penchant pour Sanfrein, quand même vous