Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/66

Cette page n’a pas encore été corrigée

per, et parce qu’il se donnait mille mouvements, avait mille petites attentions, entrait dans mille détails, il se croyait un homme fort entendu, quoiqu’il n’en fût rien. Le temps que lui laissaient ses occupations champêtres, il le donnait à la lecture des gazettes, sur lesquelles il méditait avec autant d’utilité que de profondeur. Il s’affectionnait singulièrement pour les Héros du temps, François ou Étrangers. Je me souviens de lui avoir vu donner un grand repas à l’occasion d’une victoire remportée par Héraclius. S’il faut que ce Prince monte sur le Trône de Perse, il en coûtera un feu d’artifice à mon oncle, et nous aurons bal. Un jour que tout le monde dormait encore, il se leva et fit quelques tours dans ses jardins. L’air, rafraîchi par la moiteur de la nuit, purifié par la chute d’une abondan-