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prendre les jeune arbres dont vous aurez besoin ». Elle engageait Monsieur de la Prime-heure à céder quelques portions de terres à ceux qui n’en avaient pas assez, proportionnellement à leur famille. « Ils vivront du fruit de leur travail, lui disait-elle, et vous remettront le surplus ». Son père suivait son avis, et ces terres étaient toujours celles qui lui rapportaient le plus. Dans ses promenades, sous prétexte de se reposer, elle entrait dans les cabanes, entretenait ceux qui les habitaient, voyait ce qui leur manquait, et, dès le lendemain, ils se trouvaient pourvus. Surtout elle allait voir ceux qu’elle soupçonnait cacher leurs besoins, et de la manière dont elle les obligeait, que des secours essentiels qu’elle leur donnait.