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n’a y plus penser de la vie. Mais en montant le coteau, il avait la prudence de tenir les yeux baissés, pour ne pas même voir la maison de Senior ; et quand il était parvenu à certaine hauteur, il se jouissait de l’agréable spectacle qu’elle lui offrit. Il monta donc quelques pas ; jamais cette belle vue ne lui avait tant plu. Il avança encore un peu pour découvrire de plus haut et plus à son aise : nouvelle admiration. Bref, tant il monta, qu’à la fin il découvrit l’étang fatal, l’étang aux carpes. A l’instant il tourna la tête en arrière, et vit qu’il n’était qu’à deux pas de la maison de Libertini. Sa rappelant alors le sage propos du Pénitencier, il sentit combien sa curiosité était imprudence, et, frémissant du danger auquel il s’exposait, le pied déjà en l’air, et les bras