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Enfant, je ne regardais pas les fruits qu’on me donnait, et je dévorais ceux que j’avais pillés. Jeune encore, je me jetai dans le libertinage, parce que cela était directement opposé à mon état; dès que je pus être libertin, sans conséquence, je deviens dévot. Dans le plus fort de ma ferveur, dînant chez Senior, je mangeai une aile de perdreau, parce que c’était un Vendredi. Ah ! Quelle aile de perdreau, M. le Curé !

M. LE CURÉ

« Seriez-vous dans l’opinion de beaucoup de gens qui pensent que les perdreaux valent mieux le Vendredi qu’aucun autre jour de la semaine ? Je ne sais pas trop si ce n’est pas une hérésie, mais je sais bien que c’est une erreur. Moi qui vous parle, je l’ai éprouvé assez de fois ; soyez sûr qu’un bon perdreau est toujours bon, quel-