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rien; il y va de la vie. Plus ces ragoûts que tu aimes tant; plus de ce Champagne exquis, dont seul le coup d’œil t’inspirait la joie. La première soupe au lait entamée, il faut persévérer jusqu’à parfaite guérison, on jusqu’à la mort. Demain, sans faute, je veux commencer ce terrible régime. Mettons à profit le reste du jour, mangeons ce qui nous flattera le plus, et buvons du meilleur, car demain commence l’abstinence universelle ». Ce jour-là, Sanfrein se livra donc à ses goûts, et même y trouva tant de plaisir, que le jour suivant, il voulut encore en faire autant, et le terrible régime fus différé au lendemain. Enfin, une semaine entière s’écoula, et il n’avait pas encore goûté de ce lait qu’il aimait tant, et qui lui était si nécessaire.