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« Quoi ! Je m’asservirais au régime sévère qu’on vient de me prescrire ? Dégoûté des hommes et de toute l [a] terre, la plus noire mélancolie me consume : est-ce en pesant ce que je dois manger, et buvant des tisanes, ou de l’eau, que je réveillerai quelque étincelle pour toujours exclue de mon cœur. Qui peut fondre les glaces dont il est environné plus efficacement que le vin dont on vient de m’interdire l’usage ? Je ne m’en suis que trop longtemps abstenu : à l’venir, j’en veux user largement et du meilleur ». Ainsi, Sanfrein malade, qui ne buvait plus de vin, et même n’y pensait pas, recommença d’en boire copieusement et du plus fameux, parce qu’on s’avisa mal adroitement de le lui interdire. Il soutint quelque temps ce régime, reprit même