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à mes fantaisies, et ne plus avoir à mes oreilles cette décence si gênante, et ces reproches éternels. Peu de jours après il remit son bénéfice, quitta ce qu’il avait gradé de l’accomplissement ecclésiastique, se logea et se meubla convenablement à ses desseins, et de là jeta un coup d’œil sur tous les plaisirs qu’il se promettait, pour juger par lequel il devait commencer. Qui l’eût cru ? le point de vue n’était point favorable. Les plaisirs avaient perdu pour Sanfrein, tout leur attrait. Il les vit, ou tels qu’ils sont, ou tels qu’il faut se les figurer pour n’en être plus touché. L’extrême liberté avec laquelle il allait en jouir, en avait émoussé tout le piquant. Il en fut rassasié, dès qu’il les put goûter sans gêne. Il crut d’abord que c’était un dégoût momentané, et que cela pas-