Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

apprenez que Sanfrein est vis-à-vis de vous, dans la même peine, dans la même peine où vous êtes vis-à-vis de lui. Vous me combleriez de joie, répliqua Monsieur de la Prime-heure. Voudriez-vous, mon cher monsieur Soulange, vous charger d’arranger cela avec votre sagesse ordinaire. Très volontiers, dit Soulange, et je suis fort trompé, si cette affaire est aussi épineuse que vous vous le persuadez ». Dès le lendemain Soulange alla chez Sanfrein. Il le trouva dans le plus sombre de ses appartements, plongé dans un profonde mélancolie, et lisant un Traité d’Algèbre pour se distraire. Après les premiers compliments, où Sanfrein mit un froid à glacer tout autre que Soulange, qui dès lors augura bien de sa commission ; ils sortirent et firent un tour en attendant le