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du Zéphir. Ils peuplent les Fontaines de Nymphes ; les Forêts, d’Hamadriades, de Faunes, de Sylvains ; & ils ne peuvent parler d’une belle nuit, qu’ils ne tracent le tableau de toutes ces Divinités dansantes qui, d’un pied léger, pressent le gazon fleurï. Comme si la nature, dépourvue de ces vains ornemens, ne pouvoit plus nous amuser par le spectacle enchanteur de ses productions. Tous ces tableaux ne sont propres qu’à repaître l’ame de chimeres, & émousser en elle le sentiment du beau réel & existant.


Pan, Diane, Apollon, les Faunes ; les Sylvains,

Peuplent ici vos bois, vos Forêts, vos montagnes ;

La Ville est le séjour des profanes humains,

Les Dieux habitent les campagnes.