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possède ces maisons si délicieuses, ces parterres si riants, ces couverts entretenus avec tant de curiosité, ces jardins si vastes, ces allées à perte de vue. Le maître de ces belles choses n’en sent le prix que bien peu de jours ; ses yeux s’y accoutument bientôt, il n’y pensent plus, il a besoin que ceux qui le viennent voir, en admirant tant de rareté, lui en rappellent le souvenir. La nature seule peut offrire dans la campagne, un spectacle toujours admirable, toujours frappant, toujours varié. Si une telle sublimité n’intéresse pas, c’est en vain qu’on appelle l’art, et que d’un enclos étroit on essaie de tirer plus de plaisir, que de la nature contemplée, ou dans sa pleine majesté. De pareils efforts, se réduiront toujours à flatter les yeux pour quelques jours ».