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ont de la vigueur, mais une vigueur froide et inféconde. Il en est des champs comme des jardins. Avez-vous jeté un coup ‘œil sur mes pâturages ? Ils sont déserts. L’herbe tardive et rare, ne suffit pas à la moitié des troupeaux que je nourrissais autrefois. Mes terres en labour, ne produisent non plus presque rien, et mes greniers sont vides depuis plusieurs années. J’entends faire les mêmes plaintes dans le voisinage, chacun se plaint de la stérilité. J’eus occasion, l’an passé, de traverser la plus grande partie du Royaume, c’est presque partout la même chose ; ou les terres rapportent peu, où si elles rapportent beaucoup, ce sont des productions d’une petite qualité. C’est donc un mal général. C’est une dégénération universelle : la source de ce mal, est sans doute dans la terre qui s’épuise, les eaux et l’air