Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée

que nous avons sous les yeux, répondit Monsieur de la Prime-heure. « Quoi ! Reprit Soulange, ces avortons de choux… » ? C’est précisément leur dégénération, interrompit Monsieur de la Prime-heure, qui m’a fait ouvrir les yeux sur le dépérissement de toutes les autres productions de la nature. Il n’y a pas dix ans, que le moindre de mes choux avait une tête quatre fois grosse comme la mienne. Voyez maintenant, le plus beau n’est pas de la grosseur du poing. Il en est de même de tous mes légumes ; d’année en année, ils diminuent en volumes ; si cela continue, ils disparaîtront tout à fait. Ces jeunes pêches, qui occupent ce vaste espalier, que vous voyez dans une si belle exposition, ne font que languir et ne donnent point de fruit. Ces poiriers portent une forêt de bois, et point de poires. Ils