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nant à discerner peu à peu les bonnes qualités que chacun pouvait avoir, elle perdait aussi peu à peu le souvenir de ses défauts, et finissait par l’estimer, autant qu’elle l’avait déprisé d’abord. C’est ce qui lui arriva à l’égard de Sanfrein ; jamais elle ne més [e] stima tant quelqu’un ; [e] t, dans la suite, jamais elle n’eut pour personne tant de considération. Sanfrein s’apercevait bien qu’il gagnait de jour en jour dans l’esprit de Madame de la Prime-heure ; mais cela ne le tranquillisait point ; il voulut enfin éclaircir son sort, et finir cette affaire, de manière ou d’autre. Un jour, ne pouvant plus résister à son impatience, il alla trouver Madame, et lui fit discours très long et assez pathétique, dont il n’était aucunement besoin. « Monsieur Sanfrein, lui répondit-elle, il faut connaître les gens