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riaux qu’on y dépose, l’amour prend une forte teinte de tous les caractères qu’il rencontre; il en est de doux, de languissants, de vifs, d’emportés, d’impétueux, que vous dirai-je, je ne sais s’il en est d’aigres et d’amers. Tout ceci a lieu, aussi bien aux Champs, qu’à la Ville: mais en général, l’amour champêtre, l’emporte, en ce que ses impressions sont plus tendres, plus fortes, et plus durables ; chose si rare et si recherchée dans cette passion. Je ne parle point ici de ces accès de tendresse, arrachée quelquefois aux cœurs les plus agités par les autres passions et les moins faits pour aimer: ce sont des coups de soleil qui, quelquefois, percent dans les temps les plus nébuleux. Je parle de cette tendresse constante et permanente, que les autres