Page:Tiphaigne de la Roche - Sanfrein, ou mon dernier séjour à la campagne, 1765.djvu/111

Cette page n’a pas encore été corrigée

vicieux ne deviendra vertueux ». La société corrompt les hommes, interrompis-je: les hommes sont pourtant nés pour la société. Comment justifier, à cet égard, la conduite de la nature ? « Nous avons vu, reprit Soulange, qu’il y a des nuances entre, la solitude des déserts, où la société manque, et le séjour des grandes Villes, où la société devient tumultueuse. Je crois qu’en général, la nature n’a point fait l’homme, pour aucun de ces extrêmes [.] La solitude des déserts rouille les ressorts de l’âme, et donne de la rudesse ; le tumulte des grandes Villes dissipe les esprits. La vie champêtre, plus agissante que l’une, plus recueillie que l’autre, tient le milieu, et semble être celle qui convient le plus à l’homme. Et si l’on doit sortir de ce milieu, il fera