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ves, les fleurs qui égayent votre vue, ne prennent et ne perdent leur éclat, que par des nuances imperceptibles ; les arbres ne se revêtent et ne se dépouillent de leur verdure qu’insensiblement, et l’onde du ruisseau qui suit sous vos yeux, semble toujours la même. Mais quoi ! Repris-je, la vie retirée et qui nous éloigne des passions, n’est-elle pas de tous les lieux [d] u monde. Partout, ne peut-on pas se répandre plus ou moins ? n’est-il pas des solitaires dans les lus grandes Villes ? Parmi ces solitaires qui habitent le tumulte, répliqua Soulange, j’en distingue deux sortes. Les uns se livrent de temps en temps au courant du monde ; les autres ne sortent jamais de leur solitude. Les premiers sont comme d [e]s malades, que la fièvre atta-