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jetions un coup d’œil sur les passions. Sans les passions, continua-t-il, les hommes toucheraient dans l’inaction et l’engourdissement: avec les passions, ils tombent dans le désordre. Il en faut pour ne pas demeurer stupides ; mais il n’en faut pas au point de donner dans aucun excès. La difficulté n’est point d’en prendre, la nature point, d’en prendre, la nature y pourvoit ; mais n’en prendre point trop, c’est le comble de la sagesse. J’observe que toute la philosophie des anciens, tous les préceptes des Religions, tous les dogmes de la saine morale, tendent à amortir les passions, c’est qu’il y a toujours plus à craindre de leur excès que de leur silence. Chaque particulier y trouve aussi son avantage, car las base de toute félicité est le repos du cœur. À la Ville les