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aux cartonnages gaufrés, qui simulaient des mosaïques, si fraîchement vernis qu’ils collaient aux doigts.

La mère Marie de Saint-Jean distribuait les bonnes paroles, et tout en répondant aux mères de famille : « Oui, madame… assurément, ma bien chère madame… Très volontiers, madame la comtesse… » ses yeux bruns qui voyaient tout — comme ses oreilles entendaient tout — cherchaient les plus âgées des grandes élèves, celles qui avaient terminé leurs études, et ne reviendraient pas à la Roche-Terrasse.

Elle appela :

« Caroline Auban !… Célina de Hautefort !… Adeline de Roquefeuil !… Zénaïde du Fargeas !…

— Voici Naïs, ma mère, dit Mme du Fargeas qui s’approcha, tenant par l’épaule sa fille qui riait et pleurait.

— Qu’avez-vous, mon enfant ? demanda la religieuse, étonnée. Vous pleurez !… Aujourd’hui !… Serait-ce de nous quitter ?… Vraiment…

— Je l’avoue, ma mère, cela m’émeut de partir… pour toujours… de ne plus voir mes maîtresses… mes compagnes… En disant adieu à sœur Sainte-Rose, tout à l’heure…

— Mais vous nous reverrez ! dit la Supérieure, qui avait eu un petit mouvement au nom de sœur Sainte-Rose… Un jour, vous