Page:Tinayre - Une provinciale en 1830.pdf/34

Cette page n’a pas encore été corrigée

sortait que pour faire des visites, en cérémonie.

Pourtant, la maison avait des défauts : un trop petit jardin et la proximité des écuries. Elle était aussi trop grande, glaciale en hiver et mal distribuée. Au rez-de-chaussée, de chaque côté d’une porte massive, ornée de clous qui dessinaient des losanges, il y avait deux fenêtres à petits carreaux verdis, protégées la nuit par des contrevents si vieux que leur bois pourrissait, sous un reste de peinture grise. On entrait dans un couloir carrelé. À droite, une pièce non meublée servait de resserre. À gauche était le « salon de compagnie », boisé à l’ancienne mode et garni de vieux meubles en velours d’Utrecht. La cuisine, paradoxalement installée à l’entresol, était la plus vaste pièce de la maison, témoignant ainsi de l’estime qu’on faisait du bien boire et du bien manger. Au même étage, se groupaient une étroite salle à manger, trois chambres et plusieurs cabinets de débarras. Au premier étage il y avait la chambre de Mme du Fargeas qui s’ornait d’une tenture en papier jaune collé sur toile, serti dans une large bordure représentant des lauriers en festons retenus par des rosaces d’or. Deux lits d’acajou, à colonnes rehaussées de cuivre, occupaient l’alcôve. La commode était de même style que les lits, ainsi que la table ronde à trois pieds, couverte d’un marbre gris, et les fauteuils de damas jaune. Sur la cheminée de bois qui avait conservé sa vieille