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Tout le monde faisait ainsi, excepté les personnes excentriques. L’allaitement maternel qui avait été à la mode dans la classe aristocratique, avant la Révolution, n’était pas entré dans les mœurs de la province, et Mme du Fargeas n’avait pas lu Jean-Jacques Rousseau. Elle ne crut point mal faire en se séparant de sa fille. Mais la nourrice, qui avait une hygiène de sauvage, faillit étouffer la pauvre Naïs, en lui donnant, dès l’âge de trois mois, de la soupe au pain. Retirée à temps, la petite fut ramenée à Verthis et mise au sein d’une Limousine noiraude, qui avait consenti à demeurer chez Mme du Fargeas.