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ET DE RÉVOLUTION

occupent les places d’honneur autour de celui de l’héritier. Les soldats se montrent la belle barbe philosophique et les yeux très doux d’Ahmed-Riza bey, l’énergique figure osseuse de Chefket Pacha, les images, presque partout jumelles, d’Enver bey et de Niazi bey, « héros de la liberté », figures romantiques qui doivent troubler les cœurs féminins et qui font la fortune des marchands de cartes postales.

À l’ambassade de France, toujours gardée militairement, je trouve M. Constans assis devant le perron, entouré de gens qui demandent ou apportent des nouvelles. Les dames et les enfants qui ont profité de l’hospitalité diplomatique resteront jusqu’au soir. D’ailleurs, nous sommes tous invités à dîner. L’ambassadeur, qui a veillé tard dans la nuit, semble très fatigué, et M. Ledoulx, premier drogman, succombe sous le poids du devoir professionnel. Le commandant du stationnaire raconte la belle cérémonie de la béatification de Jeanne d’Arc, qui a été célébrée la veille à l’église catholique. La bonne Lorraine glorifiée en pays