de mon imagination ? — l’odeur de l’église chrétienne, de la petite église de village, humide, close, imprégnée de très vieux encens… La voiture roulait, pas trop vite, dans une rue encombrée. Et tout à coup, en arrière, éclatent des cris épouvantables.
Qu’est-ce que ces gens-là, ces démons à moitié nus, qui courent en hurlant vers nous ? Un nègre les précède, pas bossu celui-là, leste et musclé, mais plus vilain et beaucoup moins sympathique que le gardien de Suleïman. Sur les épaules des coureurs, une machine bizarre danse et brille au soleil, indistincte… Est-ce une arche sacrée qu’ils portent, ces sauvages ?
Mon guide n’a pas l’air rassuré. Il me dit :
— Ne faites pas attention !… N’ayez pas peur !…
Et il crie au cocher :
— Tchapouk !… tchapouk[1] !…
Les deux chevaux s’enlèvent, trottent sur l’infâme pavé où les roues s’en vont, en haut, en bas, tandis que je retiens mon chapeau…
- ↑ Vite !… vite !…