les vieux divans, les vieilles broderies, les vieilles demeures, la vieille Turquie !
La vieille Turquie peuplée de Jeunes-Turcs qui n’essaieraient pas d’en rajeunir le vénérable visage ! La liberté politique et la poésie des traditions subsistant, sans désaccord ! Un gouvernement de gens éclairés, tolérants, pratiques, mais capables de respecter les ruines de Byzance, déjà trop livrées aux démolisseurs ! C’est sans doute une chimère d’artiste et de femme, un idéal irréalisable.
Mes amis de Stamboul souriront, à leur tour, en lisant ces lignes. Hélas ! ils ont fait venir des architectes pleins de talent, qui moderniseront leur ville, et bientôt le chant des muezzins sera couvert par les cornes rauques des tramways… Je n’aurai pas vu ces perfectionnements, par bonheur. Je me rappellerai une Turquie encore un peu barbare, que j’aime tout entière, avec ses laideurs et ses beautés, avec son soleil et sa boue, avec ses convulsions terribles, ses éveils, ses espérances, et aussi son fatalisme serein, avec toutes ses contradictions.