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LA VIE AU HAREM

la femme pour lui. Les bergères Karagachanes que j’ai vues accomplissaient tous les gros travaux, dans le campement ; elles bâtissaient, défrichaient, tissaient, lavaient, et nourrissaient les mioches, pendant que les vaillants palikares surveillaient les bêtes et faisaient les beaux, avec leur fusil !…


Péra.

Depuis que je suis revenue à Péra, on me taquine à propos de ma « prise de voile », et il ne se passe pas de journée où un visiteur ne me demande, — d’un air alléché et discret, — le récit de mes aventures au harem et mes impressions sur les femmes turques.

Que sera-ce donc, à Paris ?… Ici même, des gens croient encore au harem légendaire, et je constate, une fois de plus, la fascination que la femme orientale exerce sur l’Européen, le prestige du voile… Toute figure cachée, interdite, est pour cela même supposée belle.