amour, les vies laborieuses de nos ouvrières qui doivent quitter le berceau du nouveau-né pour l’atelier étouffant ou l’usine meurtrière ? Peuvent-elles, surtout, se représenter cette rivalité des sexes qui tourne parfois à la haine, l’attitude ennemie de l’homme inquiet ou jaloux, qui chasse des syndicats « la camarade » en jupons, et qui décline jusqu’aux charges de l’amour ?
Ah ! certes, je ne prétends pas que l’existence des femmes orientales soit plus heureuse que la nôtre. À tout prendre, les maux de la liberté sont préférables, mille fois, aux maux de la servitude. Mais il ne faut pas que les « Désenchantées » de là-bas croient que la vie nous est toujours riante et facile. Je souhaite à mes amies turques tout le loisir, tous les moyens de s’instruire et de se développer, d’exercer même les arts et les métiers convenables à leur sexe… Mais qu’elles prennent garde ! L’homme perd aisément l’habitude de travailler pour la femme, et il prend plus aisément encore l’habitude de faire travailler