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LA VIE AU HAREM

dins, et pour les femmes, veuves ou orphelines, la liberté de travailler. L’auteur d’Oudi déplore la misère trop fréquente des familles où un seul homme, père, frère ou mari, doit nourrir toutes les femmes de la parenté sans qu’aucune de ces femmes puisse l’aider dans cette tâche respectable, mais écrasante. Bien pire encore est la situation des femmes que nul homme ne soutient.

Je me suis laissé dire que le Coran n’a pas toujours imposé aux musulmanes le voile, — devenu un symbole religieux, — et l’exclusion absolue de toute la société masculine. Il paraît qu’au temps du Prophète des femmes vertueuses faisaient les métiers appropriés à leurs qualités et à leurs forces. Certaines se mêlaient aux pieux étudiants et l’on vit des dames enseigner la théologie. D’autres combattirent parmi les soldats de Mahomet. Pourquoi la même tolérance — en ce qui concerne l’étude et les métiers féminins — n’existerait-elle pas aujourd’hui ?

Les brodeuses, couturières, lingères, sont