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LA VIE AU HAREM

se fixent en se reproduisant, de mère en fille, et deviennent des caractères constants.

— C’est l’intérêt des hommes, d’avoir des épouses saines pour procréer des enfants sains. Il faut qu’ils améliorent la vie physique des femmes. Pourquoi ne réserverait-on pas des espaces clos de barrières ou de murs, plantés d’arbres, où les femmes du peuple se promèneraient librement, à l’abri des curiosités masculines ? Leur foi, leur pudeur ne seraient offensées par aucun regard indiscret, par aucune parole malsonnante.

Je voudrais demander à mon interlocutrice son avis sur des événements récents, sur l’état d’esprit des dames musulmanes, sur leur désir de liberté. Mais je vois que ce sujet de conversation lui est désagréable. Elle est très prudente, Fatmé Alié Hanoum ! Elle craint d’exprimer une opinion qui serait peut-être mal interprétée.

Je la devine très conservatrice, par tempérament, par timidité aussi. Elle se borne à réclamer une bonne hygiène, de l’air, des jar-