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LA VIE AU HAREM

après avoir dicté sa triste histoire, comme Mélek Hanoum, « pour publier »…

Fatmé Alié semble avoir beaucoup d’illusions sur les bénéfices pécuniaires que peut réaliser, en deux années, un professeur de musique. Nos premiers prix du Conservatoire, qui meurent de faim à Paris, voudraient tous émigrer à Constantinople, pour faire bâtir, sur leurs économies, une maison de cinq chambres avec un vestibule dallé de marbre !… Mais Fatmé Alié Hanoum ne s’est pas mise en peine de la vraisemblance. Et elle a voulu exposer une idée qui lui est chère : le droit, pour la femme musulmane, de travailler, de vivre, indépendante de l’homme.

Comment, dira-t-on, une romancière théologienne et conservatrice peut-elle concevoir cette idée audacieuse ? Comment peut-elle l’accorder avec le respect des lois et de la religion ?

C’est ce que Fatmé Alié Hanoum m’a expliqué elle-même.

L’illustre romancière est une personne entre