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LA VIE AU HAREM

Un jour, Nasmi bey, trouvant son fils pris de boisson, « lui cogne la tête sur le parquet ». Mais quelques mois plus tard, ayant bu lui-même, plus qu’à l’ordinaire, il entre dans le sélamlik et se trouve en présence de Chémi, Saisi de honte, il fait vœu de ne plus boire. Cette abstinence tardive cause sa mort, « les médecins trouvant du trouble dans la circulation du sang, par suite du manque d’alcool dans le corps de leur patient ».

Un peu avant sa mort, Bédia épouse le beau capitaine Maïl bey. Elle a déjà vingt et un ans ; elle est presque vieille. Maïl bey est musicien aussi. Il joue du luth, mais il n’aime que les morceaux légers. La musique sérieuse le fait bailler. Enfin il imite son beau-père, en dévorant la dot de Bédia, au « lieu d’acheter des immeubles de rapport », et il se révèle alcoolique ! C’est le troisième ivrogne de la famille.

Il pousse l’infamie jusqu’à tromper sa femme avec la danseuse Haloula, fille de la juive Naoumé, et il donne à sa maîtresse les bijoux de Bédia. La pauvre délaissée et la danseuse