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LA VIE AU HAREM

femmes turques, — et Oudi (la joueuse de luth).

Des qualités littéraires de l’écrivain, rien n’est resté dans les traductions que je viens de parcourir, traductions déplorablement lourdes, qui offensent à la fois l’art, la logique et la grammaire. Si Fatmé Alié connaissait à fond la langue française, elle garderait une rancune éternelle à ses traducteurs. Malgré les gaucheries de la transcription, la sentimentalité se révèle, un peu surannée pour nous, un peu larmoyante, à la mode de 1820. Quant aux idées de l’auteur, elles sont très sages, plus sages que hardies, et ne mettent en péril ni la société, ni la religion. Fatmé Alié est une pieuse musulmane, qui vénère le Prophète, qui a lu et étudié le Coran dans le texte, et qui est savante en théologie comme un hodja.

Son roman, la Joueuse de luth, passe ici pour un chef-d’œuvre. Que n’ai-je pu le lire dans le texte original ! Assurément, les grâces du style lui doivent ajouter un charme que je ne soupçonne pas.