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JOURS DE BATAILLE

et qu’il excite, les bons soldats qui ne savent pas lire, se préoccupent de rétablir l’ordre, les bonnes mœurs et le Chériat ! Ils s’érigent en justiciers, et même en théologiens et en moralistes. Le 13 avril, ils n’oublient pas de saccager le Cercle féminin de Stamboul et de briser le piano… Par bonheur, le logis était vide. Si quelque hanoum s’y était trouvée, on lui aurait appris à respecter le Chériat, — comme on l’a appris à la fiancée du Grec.

Hier, 18 avril, les journaux publient l’avis suivant :

« Nos femmes musulmanes se promènent au Bazar, à Péra, dans des endroits louches ; elles font leurs achats dans les magasins. Cela étant contraire au saint Chériat, leurs frères, les soldats, conseillent à toutes les femmes musulmanes qui ont de la pudeur, de s’abstenir de ces actes. »

Et cet avis était signé : « Tous les soldats. »

Le Vulcan s’adresse aux mêmes soldats :

« Vous demandez que nos femmes n’aillent pas à Péra et dans des endroits inconvenants le visage découvert. En cela nous pensons