Page:Tinayre - Notes d une voyageuse en Turquie.djvu/319

Cette page a été validée par deux contributeurs.
305
LA VIE AU HAREM

ou dans la charité, ou dans la galanterie, c’est peut-être parce que son Djavid Pacha, à elle, son époux adoré, l’a trompée avec la bonne !

« Enfin, il y a eu la Constitution, — dit madame Ange, — et nous avons changé de vilayet. Mon mari est un patriote, et un homme très honnête. Il ne vole pas. Il sert très bien le pays. Mais toujours, toujours, il aimait cette fille…

» Et moi, je me consolais en travaillant pour le progrès. Autrefois, un député, un membre du Comité, D… bey, m’avait appris la politique, la sociologie. Il me parlait à travers un rideau, car jamais aucun homme n’a vu mon visage, excepté mon premier mari et Djavid Pacha. Ce D… bey, il promettait la liberté pour tous, et pour les femmes. Car les femmes, elles ont beaucoup aidé les Jeunes-Turcs. Elles ont porté les papiers, les lettres, et même des revolvers. On ne peut pas toucher une femme, pas même lui parler, dehors, vous savez bien. Très commode pour révolu-