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PREMIERS JOURS

patience. Le soleil brûle… On passe enfin, mais il faut laisser la voiture au seuil de cette seconde enceinte qui enferme la troisième enceinte : le jardin central, le cœur secret d’Yldiz, le harem.

Nous ne franchirons pas cette troisième enceinte. Les scellés défendent les portes que ne gardent plus les eunuques noirs. La cage est vide ; les oiseaux brillants se sont envolés. Des princes, de hauts fonctionnaires en ont recueilli quelques-uns. Les autres se laissent vivre aux frais de la nation… Il y a, dit-on, trois cent cinquante dames de tout âge qui attendent des protecteurs… Vide aussi, la maison du Grand-Eunuque, ce vilain nègre qui a une réputation de bourreau. Vide, le palais tarabiscoté construit pour l’Empereur et l’Impératrice d’Allemagne. Résignons-nous à ne voir d’Yldiz que ces façades biscornues et par les fenêtres quelques rideaux, quelques meubles, d’un horrible goût allemand « art nouveau ». Bornons notre curiosité au parc.

Le parc d’Yldiz !… Les Turcs, très gravement.