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D’UN NOUVEAU RÈGNE

encore des discours, et la promesse de nous revoir tous les uns les autres.

— En France ! dit Sélika. Oh ! j’irai en France…

Affectueuse, douce, appuyée à mon épaule comme une petite sœur, elle me dit :

— Vous parlerez de moi, dans vos articles ?

C’est fait. Peut-être ne se reconnaîtra-t-elle pas dans ce portrait hâtif que j’ai tracé d’elle, avec tant de sympathie et aussi tant de sincérité, à défaut de clairvoyance parfaite[1].

M. Bareille dit, avec douceur :

— Nous serons un peu en retard pour le déjeuner. Je n’ai pas de montre… Il est au moins… midi un quart !

  1. Au moment de publier ces notes, je reçois une petite lettre de mademoiselle Sélika Osman Pacha. « Ma chère dame, depuis longtemps je désire vous écrire, malheureusement, toujours il y a un empêchement ; je ne sais si vous avez oublié la petite garde-malade volontaire qui vous avait fait visiter l’hôpital et s’était fait photographier avec vous. Les blessés sont guéris. Moi aussi j’ai quitté l’hôpital. Maintenant, nous ferons une société du Croissant rouge. On donnera des leçons de garde-malade, car le devoir d’une dame patriote est de secourir les blessés de guerre et de venir en aide à l’humanité souffrante. — SÉLIKA, fille de feu Osman Pacha, membre du Croissant rouge.