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D’UN NOUVEAU RÈGNE

ciers convalescents et de tout le personnel de l’hôpital. Et M. Bareille me dit :

— Ibrahim Pacha demande si vous consentirez à être photographiée tout à l’heure, avec lui ?

Très volontiers… Pendant que nous échangeons de nouveaux compliments, une petite personne brune, — oh ! si petite ! — est entrée, en faisant les saluts d’usage, la main sur la poitrine, sur les lèvres, sur le front. Elle a un gentil visage rond et mat, des yeux immenses, noirs, lumineux et mouillés, sous de grands sourcils qui se rejoignent presque. Le brassard du Croissant rouge serre la manche de sa blouse d’infirmière en toile blanche. Un voile de mousseline, bordé de dentelle, est simplement posé sur sa tête et noué sous son menton. Ce voile cache les beaux cheveux sombres, et laisse deviner, par transparence, un ruban rose, à la « Greuze ».

Cette minuscule demoiselle a la grâce d’un tout petit chat, discret et vif, câlin et hardi. Il paraît d’abord impossible de la prendre au sérieux. Elle est trop petite. Elle est trop jeune