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D’UN NOUVEAU RÈGNE


15 mai.

Nous avons formé une petite bande d’amis, sans prétentions et sans pose, liés par une bonne camaraderie et par le même désir de voir beaucoup de belles choses et de les bien voir. M. Bareille est notre cicérone, et c’est lui qui nous conduisit à Eyoub. C’est à lui que nous devons d’avoir accompli un véritable exploit, en pénétrant dans la sacro-sainte mosquée, interdite aux infidèles ! Déjà, l’on veut à peine me croire quand je raconte comment j’ai pu entrer dans les deux cours, et mettre mon chapeau, — mon chapeau cloche ! — à la grille du fameux tombeau ! je me rappelle qu’à Paris, l’hiver dernier, M. Jules Sageret, le spirituel auteur des Paradis laïques, me fit un récit amusant et inquiétant de sa visite à Eyoub. Il était entré par mégarde dans la cour du Platane et considérait innocemment l’architecture de cette cour, lorsque