l’armée de la délivrance… Mais les touristes, qui voyagent pour leur plaisir, ne se soucient pas d’être « délivrés » à coups de fusil. Révolution ou contre-révolution leur inspirent la même méfiance, et Chefket Pacha leur apparaît aussi redoutable, dans son genre, qu’Abdul-Hamid.
Les patrons d’hôtel sont du même avis. Une révolution en pleine saison, c’est terrible. Deux révolutions, c’est trop, vraiment trop.
— Eh bien ! Moïse, vous voyez, tout le monde part. Est-ce que je pourrais, moi aussi, partir pour Andrinople ?
— Non, madame… L’armée a pris tous les trains. Vous seriez peut-être obligée de rester en route.
— Alors, Moïse, nous irons voir Stamboul.
— Pas aujourd’hui…
— Il y a danger ?
— Monsieur Boppe ne veut pas.
M. Boppe, l’aimable conseiller d’ambassade, providence des compatriotes en détresse, a bien voulu s’inquiéter de ma sécurité. Je ne lui