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PREMIERS JOURS

et turban blanc. Derrière nous, la foule, les policiers du service d’ordre, quelques cavaliers de Péra, des voitures ouvertes avec des dames élégantes, des voitures fermées avec des dames mystérieuses, et aux fenêtres des pavillons, toute la famille impériale, — les princes à gauche, à droite les princesses en toilette de cour, féredjé clair et yachmak blanc.

Ces princesses, tirées brusquement de leur réclusion, exposées, sous le rempart transparent d’une mousseline, à la curiosité respectueuse du peuple, paraissent se divertir beaucoup. Elles se lèvent à demi, pour regarder l’automobile et peut-être envient-elles les étrangères qui imposent leur fantaisie à ce monstre et aux hommes qui le dirigent. Cependant, un bon policier, rempli de zèle et surpris de la façon de nous établir à la meilleure place, veut faire acte d’autorité. Il adresse à M. Paul Belon et à M. Guys un émouvant discours en turc. Avec quelle indulgence on l’écoute, avec quel sérieux on lui répond ! « Oui, mon vieux, tu es bien gentil… Voilà la carte de Chefket Pacha !… Ça