teuses sont rangées sur une estrade à deux marches, et au milieu, dans l’espace vide — quelques pieds carrés — sont accroupis les musiciens.
Ces musiciens devraient être choisis parmi des aveugles qui font ce métier, et qui — seuls entre les hommes non eunuques — sont admis dans les harems. Mais quand il n’y a pas d’aveugles disponibles, l’usage permet de prendre de très jeunes garçons. Ceux-ci ne sont pas tellement jeunes, il me semble !… Ils ont de quinze à dix-huit ans, et ils seraient bien fâchés d’être aveugles, car ils ouvrent des yeux, des yeux !…
La chambre, sauf le dais et le divan, est meublée comme les logements ouvriers de Charonne ou de Grenelle. Commode en noyer, lampes à pétrole, guéridon en faux acajou que couvre un tapis de jute imprimé ! Et la mariée elle-même, pas jolie, l’air « chien battu », engoncée dans sa robe de satin broché et son corset raide, me fait penser aux petites mariées souffreteuses qu’on rencontre dans les paroisses