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CHOSES ET GENS DE PROVINCE

Mai.

Il y a, tout près de chez nous, une fête de mariage, et nous sommes allées voir la fiancée, avec Marika. Un jour de noces, les portes sont ouvertes pour toutes les passantes. Nous avons seulement jeté un manteau sur nos robes d’intérieur qui sont amples et molles, presque « à la turque ».

« C’est un petit mariage de rien, — dit Marika, — un mariage de pauvres… »

La maison, au fond d’une cour, est basse, obscure, mal aérée. Deux chambres seulement. Et la cour et les deux chambres sont très encombrées par la foule noire des tcharchafs.

Dans la pièce principale, la mariée est assise sur un fauteuil en guise de trône et sous des festons de mousseline et de roses en papier qui simulent au plafond un dais royal. Contre le mur, on a tendu un panneau de satin brodé en paillettes d’argent et fleurs de soie. Tout autour de la chambre, les parentes et les visi-